Une croyance qui gagne du terrain

Le scientisme n’est pas une croyance universellement partagée par toute l’humanité, mais il est vrai que certaines de ses idées ont influencé notre manière de vivre dans le monde moderne, particulièrement dans les sociétés industrialisées et technologiquement avancées. Cependant, il y a des nuances importantes à considérer avant de dire que l’humanité adhère massivement à cette idée.

Points qui montrent une adhésion partielle au scientisme dans le monde moderne :

  1. La place centrale de la science et de la technologie dans la vie quotidienne : La science et la technologie jouent un rôle majeur dans presque tous les aspects de la vie moderne, de la médecine à la communication, en passant par les transports, l’énergie, et les divertissements. Nos vies sont façonnées par des découvertes scientifiques (comme les vaccins, les antibiotiques, la physique nucléaire, etc.) et par la technologie (Internet, smartphones, intelligence artificielle, etc.). Cela reflète une adhésion à l’idée que la science et la technologie sont des sources fiables de progrès et de solutions aux problèmes de l’humanité.
  2. L’autorité des experts scientifiques : Dans de nombreux domaines, la société moderne fait confiance aux experts scientifiques pour orienter les politiques publiques et les décisions individuelles. Par exemple, pendant la pandémie de COVID-19, les recommandations scientifiques ont guidé la réponse mondiale (vaccins, mesures de confinement, etc.). Cette autorité accordée aux experts s’inscrit dans une logique qui pourrait s’apparenter à une forme de scientisme léger, où la science est perçue comme le meilleur outil pour répondre aux défis contemporains.
  3. La quête technologique pour résoudre des problèmes globaux : Des problèmes complexes comme le changement climatique, la gestion des ressources naturelles, ou la crise énergétique sont principalement abordés à travers des solutions technologiques et scientifiques. Par exemple, la transition vers des énergies renouvelables ou la recherche de nouvelles technologies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre montrent une croyance en la capacité de la science à résoudre ces grands défis.
  4. La médecine moderne et la santé publique : Les sociétés modernes ont adopté massivement la médecine basée sur des preuves scientifiques. Les vaccins, la chirurgie, les médicaments, et les pratiques médicales sont principalement issus de la recherche scientifique. Cela montre une forme de confiance dans la capacité de la science à améliorer la qualité de vie et à prolonger l’espérance de vie.

Limites et résistances à l’adhésion universelle au scientisme :

  1. Les croyances religieuses et spirituelles : Malgré l’importance de la science, une grande partie de la population mondiale adhère toujours à des systèmes de croyances religieuses ou spirituelles qui ne se fondent pas exclusivement sur des preuves scientifiques. Les grandes religions (christianisme, islam, hindouisme, bouddhisme, etc.) continuent d’avoir une forte influence sur la manière dont les gens comprennent le sens de la vie, la moralité, et le cosmos. Dans ces contextes, la science est souvent vue comme complémentaire ou parfois en contradiction avec les enseignements religieux, mais elle n’est pas la seule source de vérité.
  2. Les courants anti-scientifiques : Paradoxalement, dans certaines parties du monde, il y a des mouvements de résistance aux conclusions de la science moderne. Par exemple, le créationnisme, qui rejette la théorie de l’évolution au profit d’une interprétation littérale des textes sacrés, ou les mouvements anti-vaccins qui défient les recommandations scientifiques en matière de santé. Cela montre que le scientisme n’est pas universellement accepté et que certaines personnes préfèrent des sources alternatives de savoir.
  3. Les limites éthiques de la science : La science, bien qu’efficace pour résoudre des problèmes techniques, ne peut pas répondre aux questions éthiques, morales ou spirituelles. Par exemple, des débats sur des sujets comme le clonage humain, l’intelligence artificielle, ou la modification génétique montrent que la science ne suffit pas à elle seule pour déterminer ce qui est « bon » ou « juste ». Ces questions nécessitent des réflexions éthiques et philosophiques qui vont au-delà de ce que la science peut fournir.
  4. Les approches alternatives à la connaissance : Il existe encore des traditions culturelles et philosophiques non-scientifiques, comme la médecine traditionnelle, l’astrologie, ou certaines formes de spiritualité qui coexistent avec la science moderne. Ces approches sont parfois perçues comme complémentaires et sont toujours utilisées dans de nombreuses sociétés, particulièrement dans des pays où les croyances spirituelles et les médecines traditionnelles restent fortes.

Conclusion :

Le scientisme , qui soutient que la science est la seule source valide de connaissance et peut répondre à toutes les questions, n’est pas une croyance à laquelle l’humanité adhère de manière universelle. Cependant, il est indéniable que la science et la technologie jouent un rôle central dans les sociétés modernes, influençant profondément nos modes de vie et la manière dont nous comprenons le monde.

Néanmoins, il reste un équilibre entre cette dépendance à la science et l’existence continue de croyances religieuses, spirituelles, et de visions du monde alternatives. Si une forme de foi dans la science est présente dans de nombreuses cultures modernes, elle coexiste souvent avec des systèmes de croyances non-scientifiques, des réflexions éthiques, et des valeurs culturelles qui ne sont pas fondées sur des preuves scientifiques.


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